Monsieur
Ferdinand de Vazeilles crée en 1932 la
société Solido qui fabrique des miniatures
à base de métal coulé sous pression
"Le Zamac". Ce système de moulage sera breveté et
permettra à cette entreprise de connaître une
croissance exemplaire.
Dès
le début, Solido
propose des jouets modulables. Ce sont des véhicules vendus
en
pièces détachées qui peuvent
être mû
grâce à un moteur à ressort.
L'entreprise opte
également, dès l'origine pour la
création de
modèles à l'échelle 1/43.
Cette initiative
permet à la marque de profiter des accessoires
déjà réalisés par le
concurrent direct
Dinky Toys.
En 1938,
l'entreprise est à l'origine des premières
séries de miniatures automobiles peintes et
chromées. Solido se porte bien, le nombre de
modèles présents sur le catalogue
évolue régulièrement. Plus tard, en
1952, une nouvelle gamme voit le jour avec comme première
miniature, une Jaguar Le Mans réalisée par son
fils, Jean de Vazeilles. Cette voiture a pour
particularité d'être équipée
de suspensions. Vers 1955, Ferdinand de Vazeilles choisit de
céder sa place à ses filles et son fils.
Le 1/50 arrive
avec le lancement de la gamme militaire en 1961. Cette même
année, Emile Véron fonde au mois de septembre, la
société "Rail-Route Jouets". Installée
à Caluire et Rillieux-le-Pape près de Lyon, cette
entreprise vend alors toutes sortes de jouets et de gadgets tels que
des scoubidous ou encore des portes clés.
Solido,
toujours leader dans le domaine de l'innovation émet un
second brevet, "les chenilles en zamac".
Zinc / Aluminium
/ Magnésium
/ Antimoine
/ Cuivre
Cette invention
qui date de
l'année 1962 annonce les prémisses de la gamme
militaire dont les premiers modèles seront disponibles
dès la fin de l'année 1965. Ces nouvelles
miniatures accompagneront les véhicules
téléguidés.
Du
côté de Lyon, Emile Véron, sur les
conseils de son épouse, change le nom de son entreprise qui
devient "Majorette".
Ce
dernier, décide de renouer avec la fabrication de voitures
miniatures. Ce domaine ne lui est pas inconnu puisqu'il avait
déjà travaillé chez Norev
présidé par son frère Joseph.
Concurrent directe des "Matchbox" la petite
société se hisse en une dizaine
d'année au premier rang mondial.
Chez Solido,
après une période d'euphorie, les vieux
bâtiments d'Ivry la Bataille, ancienne usine
hydroélectrique sont désaffectés.
L'entreprise s'installe en Eure et Loire à Oulins.
Au
début des années 70, la crise
pétrolière sévit, plusieurs fabricants
de miniatures font faillite. L'un des plus connu "Dinky Toys France"
stoppe son activité en passant chez "Scaletrix" et "Solido"
tombe dans le giron de l'entreprise "Le Jouet Français".
Jean de Vazeilles se voit évincé de son poste de
responsable en 1978. Solido a ordre de réduire ses
coûts. Le moyen pour y parvenir est simple, la gamme
militaire doit impérativement utiliser les bases des
modèles existants. Il en est donc ainsi pour les camions
Unic Sahara voir le Berliet T12 par exemple.
"Le Jouet
Français", continu ses rachats et reprend en 1981 les
maquettes "Heller". Ce dernier sera indigeste, l'entreprise ne se
remettra pas de cette dernière acquisition. Ce
consortium regroupait des marques prestigieuses comme : Jouef, Solido,
Delacoste et bien entendu Heller. Un règlement judiciaire de
mai 1981 morcellera la société en plusieurs
entités. Jouef par exemple sera racheté par
Joustra (Jouet de Strasbourg) et Solido sera absorbée par
"Majorette"au mois de juillet.
Solido alors
filiale de ce nouveau
consortium, était au bord de la faillite. Nino Bucci,
directeur
de l'usine d'Oulins, persuade Emile Véron de moderniser
l'outil
de fabrication afin d'atteindre les mêmes performances que
l'usine basée au nord de Lyon. Ce sera chose faite et le
directeur va même plus loin en décidant
d'implanter dans
le département de l'Eure, pourtant plus connu pour son
agriculture que ces petites voitures, une nouvelle usine qui fabriquera
les modèles de la marque Vérem.
L'année
suivante, en 1985, une série gérée par
Robert Gilouin permet d'émettre des miniatures à
but promotionnels qui apparaîtront sous les marques
"Majorette-Pub" et "Solido-Pub".
En 1988, Solido
bénéficie du réseau de distribution
dirigé par Yves Lansard. Nommé "Majorette
Distribution S.A" cette société permet
à la marque d'être vendue sur tous les continents
via de nombreux pays comme, l'Australie, Le Japon, Singapour, le
Canada, le Brésil et les Etats Unis d'Amérique
pour ne citer qu'eux.
A la fin des
années 80, l'entreprise doit faire face aux jouets venus
d'Asie. Emile Véron qui ne possède
aucune unité de fabrication dans ces contrées
lointaines, voit son avance fondre comme neige au soleil. Il
décide donc de créer une série de
miniatures nommée "Majorette Sonic-Flashers"
équipés de phares clignotants et
rachète une usine en Thaïlande à la
société Nava Nakorn.

Cela ne suffit
pas et la marque française affiche en 1989 des pertes
monumentales. En 1992, le couperet tombe, Emile Véron est
obligé de vendre son entreprise au groupe "Idéal
Loisirs". Les affaires ne s'arrange pas, le nouveau dirigeant refuse
d'entreprendre de nouveaux investissements et malgré les
conseils de cabinets spécialisés, le groupe est
vendu a un consortium allemand en 1996. Cette même
année, Verem et Solido fusionnent dans une entité
commune la Société Nouvelle Solido.

L'activité
première de Triumph-Adler réside dans la
fabrication de machines bureautiques mais ses diverses ramifications
lui permette également d'être très
présente dans les domaines de la santé et de la
construction. Il y a également une activité
"jouet" au sein de l'entreprise qui se compose des véhicules
radiocommandés "Tronico", des circuits autoroutiers
"Cartronic" et des poupées "Zapf".
Les dirigeants
allemands évincent les français qui occupaient
encore quelques postes clés. Quelques usines sont
délocalisées vers le Portugal et la
Thaïlande.
Afin de garder
des prix attractif et maintenir des coûts de fabrication
compétitif, de nouvelles miniatures apparaissent aux
échelles 1/55 et 1/60. Vendues en grandes surfaces, elles
sont accessibles pour le grand public. Le collectionneur, quant
à lui, reste cependant septique, les tailles très
diverses que propose Solido ne facilite pas la création et
le suivi d'une collection.
En 1997, les
modèles "Stretton" sont émises par
Vérem. Cette même année, Majorette
renommée Majorette Toys, annonce un retour au
bénéfice qui provient essentiellement des
exportations. Solido profite de cette embellie pour s'implanter en
Chine et achète en l'an 2000 les moules de l'entreprise
espagnole Juguetes Mira. La fin de l'année est plus
difficile, le dollars augmente et le prix des matières
plastiques également. Solido qui réalise encore
la plupart de ses modèles en France, ne peut
répercuter cette hausse à cause de la
concurrence. Le groupe Triumph-Adler subit la récession qui
frappe le monde entier durant l'année 2001 et pense de plus
en plus à se concentrer sur son activité
principale la bureautique.

Malgré
plusieurs licenciements et fermetures d'usines, la fin de Majorette et
de ses filiales est annoncée. Une bataille syndicale
s'engage alors et retarde cette échéance.
Majorette continue de produire ses miniatures et en juin 2003,
l'entreprise Triumph-Adler vend sa filiale à la
société française Smoby
implantée depuis 77 ans dans le domaine du jouet.
Ce
consortium possède maintenant les marques Lardy, Coiffier, Majorette,
Solido,Verem, Monneret,
Pico et bien entendu Smoby.
Pour
le collectionneur, Solido est un des rares avec Leader à
avoir émis la 203 Peugeot dans de grande proportion.
Malgré une base commune entre les deux divisions Solido et
Verem, le prix du premier reste toujours très attractif ce
qui ne gâche rien et les modèles sont plus exacts,
les gyrophares sont en effet de couleur orange.
2006 Tournant
de l'histoire française de l'usine d'Oulins, l'usine doit
fermer ses portes, pour faire face à la concurrence, il a
été décidé de faire
fabriquer les miniatures en Chine. D'ailleurs on peut se poser
la question : faut il continuer d'acheter chez nos
détaillants les derniers modèles ?.
En effet, les
modèles sont disponibles sur internet ou chez les buralistes
pour environ 5 à 6 Euros de moins, n'allez pas me dire que
c'est le prix de la peinture car ce sont exactement les mêmes
modèles, et pour la boîte, la
différence me semble un peu exagérée.

En mars 2008,
le groupe Smoby et Berchet sont
repris par la compagnie financière française MI29
puis revendu en 2010 au
numéro un Allemand du jouet, la compagnie
Simba
Dickie qui possède déjà d'autres
marque de
maquettes et miniatures comme Schuco, Tamyia
En 2015, lors
du salon du jouet de Nuremberg, la société Simba
Dickie confie l'exploitation de la marque Solido à la
société Bretonne Z Models Distribution,
située à Josselin dans le Morbihan, qui
jusqu'à présent proposait ses propres
modèles au 1/18 sous la marque OttOmobile et GT Spirit. La
production est désormais faite au Bangladesh et les
modèles sont maintenant principalement du 1/18,
échele de prédilection de la marque.
J'espère que Solido pourra rédevenir 100%
française dans les prochaines années.
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