Eugène Martin
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Eugène Martin est né
le 24 mars à Suresnes. Cet ingénieur débute une grande
carrière dans le monde du sport automobile au milieu des
années 1940. Il rencontre au sein de la société Amilcar,
un pilote chevronné nommé André Morel et d'autres tout aussi talentueux
comme Scaron, Moriceau, Duray, Pausse et De Gavardie.
Très vite, Salmson (une des grandes marques
française d'avant guerre encore présente) lui propose une voiture
avec laquelle il prend part, le 9 septembre 1945 à la coupe de la
libération qui se déroule à l'intérieur du bois de Boulogne. |
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Cependant, afin de
rivaliser avec les voitures les plus rapides du moment,
Eugène Martin participe au course du championnat de F2, durant
l'année 1946 à bord d'une BMW 328 semblable à la photo
ci-contre.
Il gagne ces premiers grands prix
comme la coupe Robert Mazaud, le 6 octobre 1946 et la
coupe A.G.A.C.I , le 26 du même mois.
Dans le même temps, ce "fou
du volant" ouvre, sur l'avenue Ledrue Rollin, un garage
où il préparera certaines de ses voitures. |

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La BMW, pourtant rapide,
laisse apparaître de grosses lacunes aérodynamiques. Cela
est dû, en partie, au fait d'avoir deux places.
Eugène Martin conduira également une
Fazer Nash toujours équipé du moteur allemand. C'est avec cette
voiture qu'il participera à la coupe du conseil municipal,
le 9 juin 1946 à Saint Cloud. Malgré un départ en pôle
position, un accident l'empêchera de terminer la course. |
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Cette expérience
malheureuse, n'altère en rien la motivation de cet homme.
Ce surdoué de l'allumage et de la carburation, nommé le
"Roi-Solex" par ses amis, continu à travailler sur
de nouveaux châssis.
En 1947, une monoplace de marque
Jicey (ci-dessus et ci-contre) est en préparation dans les ateliers Ledru Rollin.
La carrière de pilote d'Eugène
Martin se poursuit en parallèle. Le 15 juin 1947, il
accroît son palmarès en finissant à la première place du
grand prix d'Angoulème. |

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L'année suivante, la
deuxième version de la Jicey (cette société existe
toujours, elle fabrique des coques de bateaux en fibres)
apparaît au salon de l'auto.
C'est avec celle-ci, équipée du
même moteur BMW 328 qu'il gagne le grand prix d'Angoulème le 15
juin. Exploit qu'il réitère le 11 juillet de l'année
suivante. Eugène Martin,
équipier de Sommer, prend également le volant d'une
CTA-Arsenal à la fin des années 40 (ci-contre). Mais
la voiture ne donne pas satisfaction. Les véhicules seront
rachetés par l'écurie Talbot Lago qui ne les utilisera
pas. |
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Durant l'année 1950, Eugène
Martin, fort de bons résultats obtenus en F2 accède à
la catégorie reine la F1.
Malheureusement, sa carrière au
sein de l'écurie Talbot Lago fût de courte durée. A
bord de son bolide T26C, ci-dessous, il participe au grand
prix d'Angleterre, le 13 mai sur le circuit de
Silverstone, où un problème de pression d'huile le
contraint à l'abandon et au grand prix de Suisse, le 4
juin à Berne. là, un accident stoppe sa course et
signera la fin de sa participation dans ce championnat.
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Pour revenir à la compétition
qu'il affectionne, une dernière tentative l'amène à
prendre part à une course hors championnat à bord d'une
Gordini. Ce sera le grand prix de Pau en 1954. L'accident
qu'il aura lors de celui-ci mettra un terme à sa
carrière de
pilote.
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En 1953, la coach Martin fait son apparition. Cette
voiture, également connue sous le nom de 203 Martin
Spéciale, n'a de commun avec notre lionne Sochalienne que
le moteur. Sa carrosserie et sa garde au
sol plus basse lui donne une allure
sportive.
Cette même année, la société
SALMSON qui appartient depuis 1951 à Bernard Moteurs,
accuse un passif important. Pour stabiliser sa société
Jacques Bernard fait appel à un homme d'affaire belge
Mathieu Van Roggen.
Celui-ci passe un accord avec
Land Rover de façon à soutenir la production des usines
Belges et Françaises. Cependant, afin de relancer la
marque, la société décide de sortir une voiture à l'allure
sportive. Ce sera la 2300 Sport dont il existe plusieurs
versions selon le carrossier (Motto, Pichon & Parrat
etc.) qui travaillera sur le projet.
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Mais, en regardant ce coupé,
réalisé par Esclassan, comment ne pas remarquer
l'influence d'Eugène Martin qui deviendra d'ailleurs,
directeur technique de Salmson avant de prendre une
retraite bien méritée du côté de La Rochelle.
Aujourd'hui, les 203 Spéciale
Martin sont quasi introuvables et les documents
photographiques plutôt limités.
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Côté miniature, à l'aube de ce
troisième millénaire, seul le fabricant CCC a réalisé
ce modèle. Dommage, celui-ci était réservé aux membres
du Club Autos Miniatures Peugeot.
Espérons que d'autres suivront
pour le grand public.
Dans le domaine des raretés, on
pourra noter une carrosserie étudiée par Eugène Martin.
L'homme, affaibli par la maladie, doit se résoudre à
abandonner
son projet.
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Rachetée par Albert Leblond, elle fût affublée
de pièces d'origines diverses, Talbot, Bugatti, Citroen, et
même un moteur BMW. Elle ne bénéficiera donc pas du nom
203 Spéciale, on la nommera simplement la Leblond Spéciale
N°4.
Cet unique exemplaire, toujours
en état, piloté par Serge Pozzoli, pris part à
différentes courses au sein de l'hexagone.
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