Les lettres "C", "B" et "G" qui forment le nom de la société sont les initiales des fondateurs, MM. Cuperly, Blondel et Gerbeau.
En 1825, Augustin Cuperly,
alors âgé de 25 ans, rencontre M. Blondel, à
l'époque où celui-ci crée sa société
de fonderie d'étain. À partir de 1832, M. Blondel
commence à fabriquer ses premières figurines. M. Cuperly,
de son côté fabrique et vend dans sa boutique toutes
sortes de jouets et jeux en étain (dinettes, petites voitures,
petits soldats dont ceux de Blondel). En 1847, les deux hommes
s'associent à M. Sosthène Gerbeau pour fonder la
société "CBG" (neuf ans plus tôt, M. Cuperly a
épousé la fille de M. Blondel).
Cette association tient
jusqu'en 1865, année où M. Cuperly prend sa retraite. M.
Gerbeau reste alors seul directeur de CBG, avant de prendre à
ses côtés son fils, Maurice, en 1889. La
société prend le nom de "Gerbeau & fils".
Au décès de
Sosthène Gerbeau, en 1900, c'est son fils Maurice qui devient
directeur de CBG. C'est aussi l'année ou CBG reçoit une
médaille d'or au concours Lépine, pour récompenser
l'ensemble de son œuvre.
Un nouvel employé
fait parler de lui, il s"agit d'Henri Mignot. Au départ visiteur
assidu des ateliers « Gerbeau & Fils », M.
Mignot est embauché en 1897 comme conseiller technique.
Passionné par ces
petites figurines, il ne tarde pas à gravir les échelons
et devient, en 1904, l'associé de Maurice Gerbeau (la
société s'appelle désormais « Gerbeau
& Mignot ») jusqu'en 1912, année où Henri
Mignot devient seul directeur de la société.
Deux ans plus tard, en
1914, Henri Mignot est mobilisé dans l'artillerie. Comme dans
beaucoup de cas à cette époque, c'est Madame Mignot qui
assure l'intérim.
En 1928, la
société - qui a fêté son centenaire trois
ans plus tôt - fusionne avec le concurrent de toujours,
« Lucotte » ! La nouvelle
société est baptisée "Établissements
CBG-Jouets". À cette occasion, les deux fils d'Henri Mignot le
rejoignent à la gérance.
En 1965, au
décès d'Henri Mignot, c'est sa fille, Madame Bontemps,
qui lui succède jusqu'à ce que les
« établissements CBG » soient
rachetés en 1977 par la société Rémanences.
Le succès est au rendez-vous les premiers temps mais à la
suite d'erreurs de gestion et de choix stratégiques, la
société doit fermer ses portes en 1992.
L'histoire aurait dû
s'arrêter là et c'est sans doute ce qui se serait
passé sans l'intervention de deux hommes, passionnés de
soldats de plomb en général et de CBG Mignot en
particulier, révoltés à l'idée que le
patrimoine de cette société séculaire puisse
partir à l'étranger, comme le laissait penser les rumeurs
de l'époque.
Il s'agit de MM. Pemzec et
Grand-Dufay, deux sexagénaires aux parcours professionnels plus
qu'honorables, qui ne voient pas, dans la relance de CBG Mignot, une
quelconque possibilité de profit personnel (autre que
sentimental), mais plutôt l'occasion de faire renaître et
perdurer leur passion et le patrimoine ancestral de la
société. En 1994, les deux hommes se lancent dans la
difficile reconquête de CBG Mignot dont le patrimoine (moules,
machines, stock, musée) a été dispersé deux
ans plus tôt lors de la fermeture. À force d'obstination,
ils parviennent à remettre sur les rails la
société dont beaucoup ne donnaient plus cher,
persuadés qu'ils étaient du formidable engouement que
créerait la reprise de l'activité.
Malheureusement, en 2001,
M. Grand-Dufay décède et M. Pemzec reste seul à la
tête de CBG Mignot, jusqu'en 2006 où, âgé de
74 ans, il décide de donner un nouveau coup de pouce la
fabrication et à la commercialisation des figurines "Lucotte" en
créant sa société du même nom. Il laisse,
à cette occasion les rênes de CBG à son fils,
Loïc
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